Author Archives: David CATTAN

Le genou et le ski

La saison des sports d’hiver est l’occasion, chaque année, pour des milliers de personnes de prendre des vacances et s’adonner aux plaisirs des sports de glisse. Que l’on soit amateur ou sportif confirmé le ski est un sport à risque et entraine chaque année de nombreux accidents dont le plus fréquent est l’entorse du genou loin devant les fractures ou autres traumatismes.

Quelques chiffres concernant le ski tirés de la Source : Médecins de Montagne – 2000

Plus de 5 millions de français pratiquent le ski chaque année
140 000 accidents de sport d’hiver / an tous sports confondus
L’incidence du risque est établie à 2,66 / 1000 skieurs / jour
Les entorses du genou représentent environ un tiers des lésions en ski alpin
Près d’1 entorse sur 2 correspond à une rupture du ligament croisé antérieur (LCA), lésion
Les femmes de plus de 25 ans sont 3,5 fois plus exposées que les hommes

2 femmes pour 1 homme ont une rupture du LCA alors qu’elles ne représentent que 35% des skieurs.

On retrouve plusieurs facteurs de risque de l’entorse du genou au ski :

  • Une mauvaise préparation physique
  • Un défaut de réglage des fixations de ski est à l’origine de plus de 40% des entorses du genou. 80 % des blessés du genou n’ont pas « déchaussé » lors de la chute.
  • Des pistes de ski encombrées de skieurs de niveau différent favorisant la prise de risque
  • Le manque d’attention porté aux autres skieurs générant des fautes techniques ou des entrechocs
  • Des chaussures de ski plus hautes qui se sont modernisées à partir des années 90 reportant les contraintes de force exercées vers le genou
 

La rupture du ligament croisé antérieur représente plus de 10% de l’ensemble des lésions survenues au ski soit près de 16000 ruptures du LCA chaque année en France pendant la saison de ski.

Les femmes sont plus touchées que les hommes. La rupture survenant pour des entorses moins violentes que chez les hommes. ecartes.xyz En cause on retrouve chez les femmes une anatomie du genou en valgus prépondérante et une masse musculaire protectrice moins importante que les hommes.

La rupture du ligament croisé antérieur est une lésion sévère du genou pouvant entrainer des conséquences fonctionnelles graves en absence de traitement adapté.

Les risques sont :

  • L’instabilité chronique du genou avec dérobement
  • Des douleurs chroniques
  • La dégradation des ménisques
  • L’arthrose
  • Un retentissement socio professionnel et sportif

LES CONSEILS DE PREVENTION

2 mois avant le départ il faut préparer régulièrement et physiquement sa musculature de cuisse

Privilégier la marche (1 heure par jour) à la voiture, l’escalier à l’ascenseur
Faire du vélo ½ heure par semaine
Nager en piscine 1 fois par semaine
Faire régulièrement une fois par jour des exercices d’étirement des muscles de cuisse
Pratiquer la course à pied modérément 2 fois par semaine pendant ½ heure après avis de votre médecin

Pendant son séjour au ski il est nécessaire d’avoir une bonne alimentation, une forme physique adaptée et suivre des règles et hygiène spécifiques à la pratique des sports d’hiver

Bien s’alimenter le matin
Eviter les repas trop riches trop fréquemment le soir
Eviter les boissons alcoolisées sur les pistes
Bien s’hydrater en journée pendant l’effort
Prévoir une bonne nuit de sommeil
Adapter sa vigilance et sa tenue vestimentaire aux conditions climatiques, de visibilité et d’encombrement des pistes
Ne s’engager que sur des pistes adaptées à son niveau
Skier accompagné

ET SURTOUT

Faire vérifier absolument en début de séjour son matériel : skis, fixations, chaussures.

QUE FAIRE EN CAS D’ENTORSE DU GENOU ?

Si lors d’une chute ou d’un choc vous avez ressenti une torsion du genou avec une douleur et/ou un craquement :

  • Ne pas tenter de se relever si on ne le sent pas et faire prévenir les secours par un accompagnant. Vous serez alors évacué des pistes par des secouristes habitués vers une structure médicale adaptée.
  • Si on n’a pu se relever mais que l’on se sent dans l’incapacité de reskier ou de descendre la piste à pied faire aussi prévenir les secours qui vous évacueront vers une structure médicale pour faire le bilan et le diagnostic.
  • Si la douleur et l’impotence ne vous ont pas empêché de redescendre par vos propres moyens, il faut rapidement mettre une poche de glace sur le genou traumatisé et consulter le médecin aux pieds des pistes au plus tôt. Celui ci prodiguera les premiers soins et vous conseillera le contrôle à votre retour de vacances.
  • A votre retour de vacances prendre l’avis d’un spécialiste du genou pour une prise en charge thérapeutique adaptée de votre genou

Article rédigé par le Dr David Cattan Chirurgien Spécialiste du Genou à Paris. Copyright. Tous droits réservés, toute reproduction partielle ou totale est interdite sans autorisation de l’auteur.

L’entorse du genou

En aucun cas les informations et conseils donnés, ne peuvent se substituer à une consultation auprès d’un médecin. Ils ne peuvent non plus constituer un diagnostic, lequel nécessite obligatoirement un examen du patient auprès de son médecin traitant.

L’entorse du genou

  • Entraine une ou des lésions ligamentaires ayant différents degrés de gravité allant du simple étirement à la rupture complète et irréversible spontanément.
  • Elle survient le plus souvent à l’occasion d’une torsion non controlée du genou.
  • Elle entraine douleur et impotence fonctionnelle.
  • Elle peut être bénigne (simple étirement) ou grave (rupture).
  • L’entorse du genou peut retentir sur la stabilité objective du genou et sur le devenir articulaire du genou.

La physiopathologie de l’entorse du genou

Le genou est stabilisé plusieurs ligaments. Deux ligaments situés latéralement à l’articulation  appelés les ligaments latéraux. Ce sont leligament latéral externe (LLE) et le ligament latéral interne (LLI).  Deux ligaments croisés situés centralement à l’articulation ce sont lesligaments croisés antérieurs (LCA) et ligaments croisés postérieurs (LCP). Les ligaments latéraux maintiennent l’articulation latéralement dans un plan frontal. Le ligaments croisé antérieur maintien l’articulation dans un plan antéro postérieur, c’est à dire qu’il empêche stabilise le genou en empéchant le tibia de se translater en avant lors des mouvements de pivot du genou. Celui qui est le plus souvent traumatisé par les entorses est le ligament croisé antérieur (le LCA), le ligament croisé postérieur (LCP) l’est moins souvent. En cas de traumatisme du genou, une rupture du ligament croisé antérieurdoit systématiquement être recherchée pour éviter des conséquences fonctionnelles potentiellement graves pour le genou.

Comment se produit une entorse du genou ?

  • Lors d’un mouvement en pivot forcé et non controlé du genou, soit lors d’une glissade, une chute ou bien à la réception d’un saut.
  • Le ligament latéral interne est souvent traumatisé et si le mouvement d’entorse est dépasse un certain seuil se produisent des lésions du ligament croisé antérieur, des plans postérieurs et des ménisques.

L’entorse du genou a-t-elle des conséquences ?

  • Oui assez fréquemment. pour l’entorse grave qui va rompre un ligament. L’entorse grave peut compromettre gravement l’avenir de la fonction du genou si elle n’est pas traitée correctement en générant instabilité chronique, dérobements, gonflements, douleur et arthrose. En cas de rupture du ligament croisé avec instabilité chronique il est souvent préconisé de réaliser une intervention chirurgicale appelée ligamentoplastie pour réparer la fonction de stabilisation du ligament. Les résultats sont excellents si l’intervention est pratiquée par un chirugien du genou spécialisé dans les techniques de réparation ligamentaire du genou
  • Les conséquences sont moins problématiques dans le cas de l’entorse bénigne. Le traitement est plus souvent médical et la lésion guérit la plupart du temps sans séquelle.

Les conseils à suivre dès qu’une entorse se produit :

  • Le blessé ressent des douleurs de son genou, il existe une impotence relative et la marche reste possible avec boiterie. L’appui semble possible mais le genou n’est plus très « sur » et peut manquer de stabilité et se dérober.  L’articulation est fréquemment gonflée par un épanchement soit immédiatement après l’entorse soit quelques heures ou jours après le traumatisme. Parfois, l’articulation ne gonfle pas et  semble normale.
  • Devant ce tableau, considérez qu’il y a toujours une entorse et qu’il sera necessaire de faire un diagnostic précis de l’articulation du genou. Le médecin examinateur considérera qu’il y a une atteinte ligamentaire et/ou méniscale jusqu’à preuve du contraire au besoin au moyen d’imagerie telle une IRM.
  • Il est recommandé d’appliquer immédiatement de la glace(cryothérapie) contenue dans un sachet en plastique ou sac de petits pois surgelés qu’on trouve dans son congélateur. L’application de fait par tranches de 30 minutes en moyenne plusieurs fois par jour et plusieurs jours d’affilé.
  • Tenter de rentrer au domicile en marchant le moins possible et si possible accompagné ou en taxi.
  • Au domicile recommencer le glaçage du genou et maintenir le membre en position allongé jambe surelevée au moyen d’un coussin sous le mollet.
  • On pourra prendre un antalgique de type paracétamol (Doliprane ou dafalgan) en cas de forte douleur sans dépasser la dose prescrite sur la notice. Contacter son médecin pour un conseil sur les médicaments au besoin.
  • Si la douleur est trop forte contacter un médecin qui vous prescrira un antalgique et un anti-inflammatoire pour soulager la douleur en attendant de finaliser le diagnostic
  • Enfin il est vivement conseillé de consulter rapidement unchirurgien spécialiste du genou pour faire le diagnostic et entreprendre rapidement le traitement adéquat pour éviter les séquelles fonctionnelles potentielles

En consultation chez le spécialiste

Le spécialiste du genou pratiquera un examen spécifique à la recherche de laxités anormales (signe de Lachmann, recherche de tiroirs,grinding test) pouvant évoquer une entorse grave et une rupture d’un ligament croisé, latéral ou une lésion d’un ménisque. Il prescrira s’il le juge necessaire le plus souvent une radiographie standard pour rechercher une fracture associée. ecartes Il prescrira une IRM s’il suspecte une lésion des ligaments croisés et/ou des ménisques.

Les traitements possibles:

En cas d’entorse bénigne

  • Prescription d’antalgiques paracetamol et anti-inflammatoire par voie orale.
  • Prescription d’une attelle amovible à scratch de type zimmer en extension pour soulager la marche et permettre une cicatrisation de certaines lésions.
  • Glaçage pluriquotidien du genou pendant plusieurs jours.
  • Marche autorisée en absence de fracture et arret des activités sportives temporaires
  • Prescription de séances de rééducation pour éviter l’enraidissement articulaire.

Dans le cas d’une rupture de ligament croisé

  • Son diagnostic est confirmé par IRM et éventuellement des radiographies dynamiques appelées TELOS.
  • Le traitement est d’abord médical avec immobilisation dans une attelle, glaçage pluriquotidien, arrêt du sport et kinésithérapie. Le traitement chirurgical est habituellement non urgent, pas systématiquement indispensable mais de plus en plus recommandé car les techniques modernes (DIDTKJTLS sous arthroscopie) deviennent de plus en plus fiables avec de moins en moins de contraintes et les résultats sont souvent excellents permettant une reprise sportive. Le traitement chirurgical contraste avec l’absence de traitement faisant prendre le risque de laisser dégénérer le cartilage et les ménisques, par instabilité chronique, et aboutir à de l’arthrose précoce.
  • Votre chirurgien jugera de l’opportunité de vous opérer en fonction de nombreux paramètres.

Les suites d’une entorse

  • Elles sont d’un bon pronostic si le diagnostic a été précis, rapide et que le traitement a été bien adapté à chaque patient et bien mené.
  • Il existe encore à ce jour malgré une meilleur information des patients, bien trop de genoux instables et douloureux à la suite d’entorses du ligament croisé antérieur non diagnostiquées, non prises en charge ou mal soignées notamment si une intervention réparatrice n’a pas été proposée à bon escient au patient.

Il est donc indispensable de consulter un spécialiste dès qu’une entorse du genou a généré douleur et boiterie même si les symptomes régressent sans totalement disparaitre.

 

Article entièrement rédigé par le Docteur D. Cattan Chirurgien du Genou

L’élongation musculaire

En aucun cas les informations et conseils donnés, ne peuvent se substituer à une consultation auprès d’un médecin. Ils ne peuvent non plus constituer un diagnostic, lequel nécessite obligatoirement un examen du patient auprès de son médecin traitant.

Elongation musculaire

C’est l’étirement anormal de la fibre musculaire. Elle provoque une réaction inflammatoire, mais pas de rupture de la fibre elle-même. Il existe différents stades de lésions musculaires en fonction de l’importance du traumatisme. Quand on parle de traumatisme au sens musculaire du terme, cela va du simple effort prolongé au choc violent. Les différents stades lésionnels se répartissent comme suit :

  • C’est une lésion des ligaments qui permettent la cohésion latérale de l’os de la cuisse (fémur) avec ceux la jambe (tibia et péroné).
  • La courbature (inflammation du muscle en raison d’une présence anormale d’acide lactique).
  • La contusion (écrasement du muscle sans rupture de la fibre).
  • L’élongation (étirement de la fibre provoquant une inflammation sans rupture).
  • Le claquage (élongation mais avec rupture d’un groupe de fibres).
  • La rupture (déchirure d’un groupement musculaire).

Symptômes d’une élongation

  • Apparition d’une douleur aiguë mais supportable au niveau de la jambe (95% des cas) au cours de l’effort ou plus rarement immédiatement après,
  • Elle est permanente, étendue à tout le groupe musculaire.
  • Le muscle n’est pas gonflé.
  • Il est plus ou moins dur et sensible au toucher.

Conduite à tenir au cours ou après une élongation

  • Arrêt complet de l’activité et pas de reprise.
  • Appliquez si possible immédiatement de la glace (contenue dans un sachet en plastique) pendant 30 minutes en moyenne en n’hésitant pas à la retirer si son application est insupportable quitte à la reposer par la suite.
  • Rentrez chez vous en marchant lentement ou si possible en transport.
  • Au domicile reprise de la glace et allongez vous la jambe en l’air en surélevant les pieds du lit.
  • N’hésitez pas à prendre un antalgique de type paracétamol (Doliprane, Dafalgan)
  • N’ayez jamais recours à l’aspirine si vous suspectez un claquage car il existe un risque d’aggravation d’un saignement.
  • Pour la nuit constituez vous un pansement alcoolisé avec une compresse imbibée d’alcool à 60°, le tout maintenu par une bande élastique sans serrer.
  • Consultez dès que possible votre médecin.

Chez le médecin

  • Le médecin éliminera un claquage à l’examen et éventuellement une lésion associée (entorse et tendinite).
  • Il s’aidera au besoin d’une échographie pour éliminer l’existence d’un hématome intramusculaire.
  • Il prescrira un myorelaxant et un anti-inflammatoire par voie orale. Traitement pour 5 jours. Antalgique au besoin en cas de poussée douloureuse.
  • Il conseillera de poursuivre l’application de glace tous les jours pendant 1 mois.
  • Il conseillera de marcher avec précaution et d’éviter le sport temporairement tant que les symptômes douloureux persistent et avec un délai de sécurité ensuite.

Les conseils ensuite

Les complications sont exceptionnelles. Ceci dit l’élongation est un avertissement :

  • Sur les rythmes d’effort à respecter.
  • Sur un éventuel geste technique à corriger.
  • Sur le respect des règles de base
  • Boire de l’eau avant, pendant et après l’effort.
  • Bien s’échauffer.
  • Bien s’équiper.
  • Augmenter très progressivement ses performances
  • Pas de sport en cas de fatigue

L’arthrose

En aucun cas les informations et conseils donnés, ne peuvent se substituer à une consultation auprès d’un médecin. Ils ne peuvent non plus constituer un diagnostic, lequel nécessite obligatoirement un examen du patient auprès de son médecin traitant.

La prévention des fractures chez les personnes âgées

Quelques chiffres

  • Chez les personnes âgées la chute est un accident spécifique (77%) et touche plus souvent les femmes (70%). La fréquence et la gravité des lésions augmentent avec l’âge
  • Les fractures de la hanche et du poignet sont des conséquences fréquentes
  • Le taux de fractures après une chute passe de 31% entre 65 et 70 ans à 45% après 85 ans
  • L’hospitalisation est nécessaire dans 35% des cas et augmente avec l’age
  • L’ostéoporose est la principale cause de fractures après une chute chez les personnes âgées

Dix conseils indispensables

  • Eviter le port de vêtements trop amples ou trop longs
  • Pratiquer une activité physique régulière même si elle est peu intense (marche, escaliers, gymnastique…)
  • Avoir une bonne alimentation variée, ne pas fumer et consommer très modérément de l’alcool
  • Aménager votre habitation pour éviter de vous cogner, de déraper ou de trébucher (éclairage suffisant, pas d’objet traînant au sol, pas de tapis…)
  • Contrôler avec votre médecin les prises médicamenteuses et les associations de plusieurs médicaments entre eux
  • Contrôler votre vue chez un ophtalmologue
  • Contrôler régulièrement votre état cardio-vasculaire (tension artérielle)
  • Consulter votre médecin en cas d’apparition de vertiges ou malaises même s’ils sont de courte durée
  • Dépister et traiter l’OSTEOPOROSE en consultant votre médecin
  • En cas de personne vivant seule, s’adresser aux services sociaux de la ville pour bénéficier d’une aide ménagère à domicile