L’entorse du genou

En aucun cas les informations et conseils donnés, ne peuvent se substituer à une consultation auprès d’un médecin. Ils ne peuvent non plus constituer un diagnostic, lequel nécessite obligatoirement un examen du patient auprès de son médecin traitant.

L’entorse du genou

  • Entraine une ou des lésions ligamentaires ayant différents degrés de gravité allant du simple étirement à la rupture complète et irréversible spontanément.
  • Elle survient le plus souvent à l’occasion d’une torsion non controlée du genou.
  • Elle entraine douleur et impotence fonctionnelle.
  • Elle peut être bénigne (simple étirement) ou grave (rupture).
  • L’entorse du genou peut retentir sur la stabilité objective du genou et sur le devenir articulaire du genou.

La physiopathologie de l’entorse du genou

Le genou est stabilisé plusieurs ligaments. Deux ligaments situés latéralement à l’articulation  appelés les ligaments latéraux. Ce sont leligament latéral externe (LLE) et le ligament latéral interne (LLI).  Deux ligaments croisés situés centralement à l’articulation ce sont lesligaments croisés antérieurs (LCA) et ligaments croisés postérieurs (LCP). Les ligaments latéraux maintiennent l’articulation latéralement dans un plan frontal. Le ligaments croisé antérieur maintien l’articulation dans un plan antéro postérieur, c’est à dire qu’il empêche stabilise le genou en empéchant le tibia de se translater en avant lors des mouvements de pivot du genou. Celui qui est le plus souvent traumatisé par les entorses est le ligament croisé antérieur (le LCA), le ligament croisé postérieur (LCP) l’est moins souvent. En cas de traumatisme du genou, une rupture du ligament croisé antérieurdoit systématiquement être recherchée pour éviter des conséquences fonctionnelles potentiellement graves pour le genou.

Comment se produit une entorse du genou ?

  • Lors d’un mouvement en pivot forcé et non controlé du genou, soit lors d’une glissade, une chute ou bien à la réception d’un saut.
  • Le ligament latéral interne est souvent traumatisé et si le mouvement d’entorse est dépasse un certain seuil se produisent des lésions du ligament croisé antérieur, des plans postérieurs et des ménisques.

L’entorse du genou a-t-elle des conséquences ?

  • Oui assez fréquemment. pour l’entorse grave qui va rompre un ligament. L’entorse grave peut compromettre gravement l’avenir de la fonction du genou si elle n’est pas traitée correctement en générant instabilité chronique, dérobements, gonflements, douleur et arthrose. En cas de rupture du ligament croisé avec instabilité chronique il est souvent préconisé de réaliser une intervention chirurgicale appelée ligamentoplastie pour réparer la fonction de stabilisation du ligament. Les résultats sont excellents si l’intervention est pratiquée par un chirugien du genou spécialisé dans les techniques de réparation ligamentaire du genou
  • Les conséquences sont moins problématiques dans le cas de l’entorse bénigne. Le traitement est plus souvent médical et la lésion guérit la plupart du temps sans séquelle.

Les conseils à suivre dès qu’une entorse se produit :

  • Le blessé ressent des douleurs de son genou, il existe une impotence relative et la marche reste possible avec boiterie. L’appui semble possible mais le genou n’est plus très “sur” et peut manquer de stabilité et se dérober.  L’articulation est fréquemment gonflée par un épanchement soit immédiatement après l’entorse soit quelques heures ou jours après le traumatisme. Parfois, l’articulation ne gonfle pas et  semble normale.
  • Devant ce tableau, considérez qu’il y a toujours une entorse et qu’il sera necessaire de faire un diagnostic précis de l’articulation du genou. Le médecin examinateur considérera qu’il y a une atteinte ligamentaire et/ou méniscale jusqu’à preuve du contraire au besoin au moyen d’imagerie telle une IRM.
  • Il est recommandé d’appliquer immédiatement de la glace(cryothérapie) contenue dans un sachet en plastique ou sac de petits pois surgelés qu’on trouve dans son congélateur. L’application de fait par tranches de 30 minutes en moyenne plusieurs fois par jour et plusieurs jours d’affilé.
  • Tenter de rentrer au domicile en marchant le moins possible et si possible accompagné ou en taxi.
  • Au domicile recommencer le glaçage du genou et maintenir le membre en position allongé jambe surelevée au moyen d’un coussin sous le mollet.
  • On pourra prendre un antalgique de type paracétamol (Doliprane ou dafalgan) en cas de forte douleur sans dépasser la dose prescrite sur la notice. Contacter son médecin pour un conseil sur les médicaments au besoin.
  • Si la douleur est trop forte contacter un médecin qui vous prescrira un antalgique et un anti-inflammatoire pour soulager la douleur en attendant de finaliser le diagnostic
  • Enfin il est vivement conseillé de consulter rapidement unchirurgien spécialiste du genou pour faire le diagnostic et entreprendre rapidement le traitement adéquat pour éviter les séquelles fonctionnelles potentielles

En consultation chez le spécialiste

Le spécialiste du genou pratiquera un examen spécifique à la recherche de laxités anormales (signe de Lachmann, recherche de tiroirs,grinding test) pouvant évoquer une entorse grave et une rupture d’un ligament croisé, latéral ou une lésion d’un ménisque. Il prescrira s’il le juge necessaire le plus souvent une radiographie standard pour rechercher une fracture associée. ecartes Il prescrira une IRM s’il suspecte une lésion des ligaments croisés et/ou des ménisques.

Les traitements possibles:

En cas d’entorse bénigne

  • Prescription d’antalgiques paracetamol et anti-inflammatoire par voie orale.
  • Prescription d’une attelle amovible à scratch de type zimmer en extension pour soulager la marche et permettre une cicatrisation de certaines lésions.
  • Glaçage pluriquotidien du genou pendant plusieurs jours.
  • Marche autorisée en absence de fracture et arret des activités sportives temporaires
  • Prescription de séances de rééducation pour éviter l’enraidissement articulaire.

Dans le cas d’une rupture de ligament croisé

  • Son diagnostic est confirmé par IRM et éventuellement des radiographies dynamiques appelées TELOS.
  • Le traitement est d’abord médical avec immobilisation dans une attelle, glaçage pluriquotidien, arrêt du sport et kinésithérapie. Le traitement chirurgical est habituellement non urgent, pas systématiquement indispensable mais de plus en plus recommandé car les techniques modernes (DIDTKJTLS sous arthroscopie) deviennent de plus en plus fiables avec de moins en moins de contraintes et les résultats sont souvent excellents permettant une reprise sportive. Le traitement chirurgical contraste avec l’absence de traitement faisant prendre le risque de laisser dégénérer le cartilage et les ménisques, par instabilité chronique, et aboutir à de l’arthrose précoce.
  • Votre chirurgien jugera de l’opportunité de vous opérer en fonction de nombreux paramètres.

Les suites d’une entorse

  • Elles sont d’un bon pronostic si le diagnostic a été précis, rapide et que le traitement a été bien adapté à chaque patient et bien mené.
  • Il existe encore à ce jour malgré une meilleur information des patients, bien trop de genoux instables et douloureux à la suite d’entorses du ligament croisé antérieur non diagnostiquées, non prises en charge ou mal soignées notamment si une intervention réparatrice n’a pas été proposée à bon escient au patient.

Il est donc indispensable de consulter un spécialiste dès qu’une entorse du genou a généré douleur et boiterie même si les symptomes régressent sans totalement disparaitre.

 

Article entièrement rédigé par le Docteur D. Cattan Chirurgien du Genou

Dernière mise à jour: 1 octobre 2015