L’arthrose des mains

L’arthrose des doigts a un caractère volontiers familial et peut s’inscrire dans le cadre d’une arthrose diffuse. Elle évolue le plus souvent par poussées fort douloureuses suivies de rémissions plus ou moins longues. Une atteinte sévère érosive (avec des lésions osseuses radiologiques) est plus rare. Les douleurs et les déformations peuvent se stabiliser au bout de quelques années d’évolution.

On distingue :

    • L’arthrose du bout des doigts (articulations entre les 2 ème et 3 ème phalanges appelées interphalangiennes distales) qui entraîne l’apparition de déformations appelées nodosités d’Heberden. L’arthrose des interphalangiennes distales est très fréquente et généralement peu invalidante.
    • L’atteinte entre les 1 ère et 2 ème phalanges (articulations interphalangiennes proximales), responsables de déformations appelées nodosités de Bouchard, qui est plus rare.L’arthrose des interphalangiennes proximales est plus rare et traduit probablement l’existence d’une maladie diffuse du cartilage.
    • L’arthrose de l’articulation de la base du pouce, appelée rhizarthrose. La rhizarthrose évolue pour son propre compte et de manière indépendante de l’arthrose digitale.

La rhizarthrose

La rhizarthrose est l’arthrose de la racine du pouce (articulation de la base du pouce). Elle est fréquente chez la femme, souvent douloureuse et invalidante. Le risque de cette atteinte très localisée est la fermeture de l’espace entre le pouce et l’index (première commissure), du fait de douleurs et de la déformation du pouce. La pince pouce-index est alors impossible et la préhension des objets fort compromise.

Evolution de l’artrhose des doigts

Tout dépend de quelle arthrose on parle :

    • L’arthrose des extrémités (des interphalangiennes distales) est généralement bénigne en ce sens qu’après 10 ans d’évolution, elle cesse de faire souffrir plus de 90% des patients. En revanche, durant sa phase d’évolution, des poussées douloureuses et inflammatoires peuvent survenir et s’associer à des déformations inesthétiques ou du moins jugées comme telles par de nombreux malades.
    • L’arthrose des interphalangiennes proximales peut être plus invalidante car elle peut gêner la préhension des objets. En cas d’évolution chronique invalidante, c’est pour cette localisation que l’on peut avoir recours à des thérapeutiques de fonds et/ou à des gestes locaux (injections intra-articulaires) itératifs.

La rhizartrose a comme principal inconvénient de limiter la préhension des objets entre le pouce et les autres doigts, ce qui pour tout un chacun représente un préjudice notable dans la vie quotidienne.

Traitement de l’arthrose des doigts

Avant d’opérer une arthrose digitale, un traitement médicamenteux et physique bien conduit doit être tenté (médicaments, anti-inflammatoires locaux, infiltrations, appareillage sur mesure, éducation gestuelle).

    • Pour la rhizartrhose, la mise en place d’une prothèse ou l’ablation de l’os altéré (trapézectomie) et son remplacement par un ligament (ligamentoplastie) redonne une articulation du pouce indolore avec de bonnes mobilités. Ses résultats à long terme sont fiables.
    • L’arthrodèse qui consiste à bloquer une articulation enraidie et douloureuse dans une position fonctionnelle est intéressante pour soulager une arthrose de l’inter phalangienne distale des doigts. Elle permet l’indolence et une préhension entre les doigts satisfaisante.
    • Dans certaines arthroses douloureuses touchant les articulations de la racine des doigts qui permettent la flexion des doigts (articulations métacarpo-phalangiennes), des mini-prothèses en silicone (implants de Swanson) peuvent être proposées car elles permettent de supprimer les douleurs et de retrouver une bonne fonction ; mais à long terme, ce type de prothèse peut s’user et libérer des débris d’usure source d’inflammation.

Les traitements locaux tiennent une place importante dans le traitement de l’arthrose digitale car ils sont souvent efficaces pour soulager les douleurs mais également pour prévenir les déformations.

Etant donné que les articulations des doigts sont superficielles (proches de la peau), l’application de gel anti-inflammatoire est souvent suffisante pour juguler une poussée inflammatoire.

La mise en repos de l’articulation par des attelles sur mesure en mettant l’extrémité du doigt en extension calme également la douleur. De plus ce traitement pourrait prévenir les déformations qui se constituent surtout pendant les poussées inflammatoires de l’arthrose.

Enfin, en cas de persistance des douleurs, notamment en cas de poussée inflammatoire avec gonflement articulaire, on peut avoir recours à des injections intra-articulaires.

Dernière mise à jour: 13 février 2013