Que faire devant une méniscose ou une lésion méniscale dégénérative chez le sujet d’âge mûr ?

Les lésions méniscales, après 45 ans, sont le plus souvent des lésions dégénératives. Il s’agit plus volontiers de lésions du ménisque médial (interne). Ces lésions surviennent le plus souvent sur un morphotype en genu varum.

– La présentation clinique peut se faire de deux façons :

  • Soit, un début brutal lors d’un accroupissement ou torsion du genou, elle évolue alors de la même manière qu’une lésion aiguë méniscale sur ménisque non dégénératif. Elle est responsable de douleurs aiguës, de blocages aigus du genou ou pseudo blocages et d’hydarthrose.
  • Soit, il s’agit d’un début insidieux, progressif, chronique, avec des douleurs de l’interligne interne au regard de la corne postérieure ou moyenne du ménisque interne entraînant une impotence relative peu gênant dans la vie de tous les jours mais limitant les activités sportives.

– Les examens d’imageries :

Après un examen clinique évocateur seront demandés des radiographies du genou avec incidences de schuss pour évaluer le degré d’une éventuelle arthrose débutante ou avérée du compartiment fémoro-tibial interne. L’arthrose faisant alors le pronostic des traitements chirurgicaux du ménisque. Une IRM complètera le bilan pour analyser le type de lésion méniscale.

– Le traitement :

  • Pour un début brutal avec des blocages aigus, le traitement sera celui d’une lésion méniscale aigue et consistera en une méniscectomie sous arthroscopie. Mais la prudence s’impose, la méniscectomie devant être la plus économe possible pour limiter le risque arthrogène futur.
  • Pour un début insidieux, progressif et chronique, le but essentiel est de préserver l’intégrité et le capital méniscal du patient car les méniscectomies sur ce terrain ont un potentiel d’aggravation arthrosique important.

On commencera par un traitement médical et fonctionnel bien conduit qui comprendra des anti-inflammatoires, un protecteur gastrique, des antalgiques, des chondroprotecteurs, un glaçage quotidien du genou et de la rééducation fonctionnelle visant à éviter amyotrophie et enraidissement.

On y associera le port d’orthèses plantaires valgisantes visant à décomprimer le compartiment fémoro tibial interne du genou dans le cas d’une atteinte du ménisque interne. Ce traitement visera à soulager le patient en diminuant les contraintes sur le compartiment lésé. Le traitement devient alors celui de la prévention d’une aggravation arthrosique

+++ En cas d’épanchement intra articulaire ou de kyste méniscal, on pourra faire une infiltration intra articulaire de corticoïdes (Altim) ou d’un kyste méniscal sous contrôle échographique. Seulement en cas d’échec de ces traitements médicaux après quelques semaines de tentative, la solution pourra alors être chirurgicale sous arthroscopie, on réalisera alors une régularisation méniscale et un lavage du genou.

Cette méniscectomie sera très limitée, emportant uniquement la partie très instable et gênante du ménisque médial. On pourra faire suivre cette intervention par une série d’infiltrations d’aide hyaluronique (Synvisc) quelques semaines après pour limiter le risque arthrosique. Il faudra expliquer au patient, qu’il y a un risque de décompensation arthrosique, après cette méniscectomie.

Dans tous les cas le traitement médical et fonctionnel préventif de l’aggravation arthrosique décrit plus haut sera instauré après traitement chirurgical par arthroscopie. Dans la forme chronique, le retard au traitement chirurgical est motivé par la nécessité de conserver le capital méniscal et d’éviter la survenue d’une chondrolyse rapide. En cas de décompensation du compartiment interne, malgré toutes ces précautions, le traitement sera alors celui du genu varum arthrosique et consistera le plus souvent en une ostéotomie de valgisation ou une prothèse unicompartimentaire.

– En conclusion :

Toutes les lésions méniscales ne sont donc pas à opérer, à fortiori lorsque la symptomatologie est peu importante et que celles-ci surviennent sur ménisque interne dégénératif et arthrose débutante sur genu varum et patient d’âge mûr. Pour mémoire, les méniscectomies externes sont plus pourvoyeuses d’arthrose que les méniscectomies internes, cela tient en partie au caractère convexe du plateau tibial externe.

Dernière mise à jour: 13 février 2013