Le conflit sous-acromial

Définition

Il s’agit d’un conflit mécanique entre les tendons de la coiffe et l’acromion qui est une structure osseuse de l’omoplate située juste au-dessus.

Causes de ce conflit :

  • L’espace dans lequel glissent les tendons est rétréci par un phénomène d’arthrose ou par une forme de l’acromion qui ressemble à un bec osseux.
  • Les mouvements répétés de l’épaule agressent les tendons : travaux de peinture, de maçonnerie ou tout acte répété de la vie quotidienne.

Conséquence de ce conflit : Apparition d’une inflammation des tendons qui peuvent s’user ou se rompre.

Rôle de l’arthroscopie

Le plus souvent, le traitement est médical et repose sur une rééducation et de la physiothérapie pour assouplir l’épaule souvent enraidie associée à l’arrêt des activités douloureuses. Cette rééducation doit être poursuivie plusieurs mois.

Si les douleurs sont sévères, on associe à cette rééducation un traitement médical qui consiste à faire une infiltration d’un dérivé de cortisone dans l’articulation, ce qui a un effet anti-inflammatoire.

Lorsque les douleurs et la gêne fonctionnelle persistent malgré le traitement médical, on propose alors un traitement chirurgical par arthroscopie qui permettra de retirer le bec osseux acromial à l’origine du phénomène d’usure par frottement et de réaliser un lavage de la zone inflammatoire.

L’intervention chirurgicale et ses suites

– La durée d’hospitalisation : en moyenne 2 jours

– L’intervention chirurgicale : Elle est envisagée en cas d’échec des traitements médicaux. Le patient aura obligatoirement au préalable une consultation d’anesthésie pré-opératoire. L’intervention chirurgicale se fait au bloc opératoire sous anesthésie générale ou loco-régionale. L’anesthésie régionale est techniquement délicate pour l’épaule et l’anesthésiste qui la pratique doit y être entraîné. Ne réclamez donc pas vivement de ne pas être endormi. L’arthroscopie est réalisée à travers 2 ou 3 mini incisions.

– Les complications anesthésiques : Elles ne revêtent aucun aspect spécifique à la chirurgie arthroscopique. Le médecin anesthésiste vous les expose lors de la consultation pré-opératoire.

– Les complications locales :

    • Les complications vasculaires : Les gros vaisseaux (artères et veines) peuvent être exceptionnellement blessés pouvant avoir des conséquences graves. Avec des conséquences moins graves, d’autres petites veines peuvent être blessées entraînant un hématome articulaire de l’épaule appelé hémarthrose.
    • Les complications nerveuses : une zone d’anesthésie cutanée au niveau de la cicatrice voire des fourmillements localisés sont possibles par atteinte de petits rameaux nerveux situés sous la peau. En général ces sensations désagréables s’atténuent avec le temps. Les lésions plus importantes, dues à la mise en traction du bras pendant l’opération, sont rares et peuvent engendrer un handicape fonctionnel.
    • Le bris d’instruments : les instruments utilisés sont fragiles et peuvent se casser même s’ils sont maniés par un opérateur soigneux et entraîné.

– Les complications après l’opération 

    • L’arthrite : c’est une infection post opératoire de l’articulation. La fréquence est rare (moins de 0,4% de toutes les arthroscopies). Le traitement nécessite une nouvelle intervention, un lavage arthroscopique de l’articulation et un traitement antibiotique adapté.
    • L’hémarthrose : c’est la survenue d’un épanchement sanguin important et douloureux dans l’articulation.
    • Une raideur (capsulite rétractile) de l’épaule peut apparaître.
    • Un gonflement ou un œdème important de l’épaule peuvent survenir et régressent en général sans séquelles.
    • Des problèmes cicatriciels
    • L’algodystrophie : Cette complication de la chirurgie, peut également apparaître en dehors de tout acte opératoire. Elle semble toucher plus fréquemment les femmes de plus de 40 ans. Elle se manifeste comme une perte de calcium dans les os, s’accompagnant de douleurs très invalidantes.
    • On constate souvent une rougeur de la peau, avec une augmentation de la transpiration, une chaleur et un enraidissement des articulations. Elle compromet le résultat fonctionnel de l’intervention chirurgicale, et nécessite un traitement à la fois médical et fonctionnel par une rééducation douce qui doit surtout rester indolore. Elle peut d’ailleurs être déclenchée par des gestes de kinésithérapie inadaptés. Elle peut guérir spontanément. Son traitement s’étale généralement sur une période de quelques semaines, mais pouvant aller jusqu’a 2 ans. Son diagnostic est souvent confirmé par une scintigraphie osseuse.

– Les soins post-opératoires

       : Dès les premières heures suivant l’opération l’équipe médicale et infirmière sera à vos côtés pour surveiller votre état de santé. Des médicaments anti-douleurs peuvent être utiles les premiers jours. Une vessie de glace pourra être appliquée sur l’épaule plusieurs fois par jour pendant 20 ou 30 minutes. L’épaule sera maintenue au repos dans une simple écharpe. Le chirurgien pourra prescrire des soins de cicatrice à faire par une infirmière à domicile 2 fois par semaine. La cicatrice devra être protégée afin de ne pas la mouiller lors des douches. Les fils de la cicatrice sont enlevés après une quinzaine de jours sauf si des fils résorbables ont été utilisés.

– La rééducation

       : Il est souvent nécessaire de mettre en place un programme de rééducation effectué par un kinésithérapeute. Cette rééducation devra être douce, prudente et progressive afin d’éviter enraidissement et douleurs. La rééducation sera adaptée à la récupération de votre épaule dont le chirurgien aura fait un bilan lors des consultations successives après l’opération.

– La reprise des activités

       : La reprise des activités n’est envisageable qu’après quelques semaines, elle sera fonction du degré d’activité physique. Les gestes de la vie quotidienne sont entrepris rapidement et sans travaux de force.

– La consultation de controle et le suivi 

    : La 1ère consultation a lieu environ 1 mois après l’intervention. La fréquence des consultations suivantes variera en fonction de votre récupération. Le chirurgien analysera :

  • La cicatrice
  • Les douleurs
  • Les mobilités de l’épaule
  • Les possibilités de reprise des activités et du travail
  • La nécessité de la poursuite de la kinésithérapie
  • Les besoins en médicaments

Les conseils

N’hésitez pas à contacter votre médecin si vous constatez l’apparition de signes inhabituels (gonflement, douleur importante, fièvre, écoulement par la cicatrice…).

  • Evitez de fatiguer votre articulation
  • Pendant la convalescence ne pas soulever de charges lourdes
  • Ne pas prendre appui sur le bras du côté opéré
  • Ne pas dormir du côté de l’épaule opérée
  • Mobiliser l’épaule tous les jours mais sans forcer
  • Reprendre les activités progressivement et avec échauffement musculaire sur les conseils du kiné ou du chirurgien.

Dernière mise à jour: 13 février 2013