Les suites de la ligamentoplastie de genou

La durée d’hospitalisation : Pour une ligamentoplastie du genou sous arthroscopie la durée d’hospitalisation est de 3 à 5 jours en fonction des capacités de récupération fonctionnelle du patient.

Les complications anesthésiques : Elles ne revêtent aucun aspect spécifique à la chirurgie arthroscopique. Le médecin anesthésiste vous les expose lors de la consultation pré-opératoire.

Les complications locales :

  • Les complications vasculaires : l’artère ou la veine poplitée peuvent être exceptionnellement blessés (0,003% des arthroscopies) pouvant avoir des conséquences graves. Avec des conséquences moins graves, d’autres petites veines peuvent être blessées entraînant un hématome articulaire du genou appelé hémarthrose.
  • Les complications nerveuses : une zone d’anesthésie cutanée au niveau de la cicatrice voire des fourmillements localisés sont possibles par atteinte de petits rameaux nerveux situés sous la peau. En général ces sensations désagréables s’atténuent avec le temps. Les lésions plus importantes sont exceptionnelles et peuvent engendrer un handicape fonctionnel.
  • Une entorse du ligament latéral : interne peut survenir, due aux manœuvres qui permettent d’écarter le fémur du tibia pour accéder aux ménisques.
  • Le bris d’instruments : les instruments utilisés sont fragiles et peuvent se casser même s’ils sont maniés par un opérateur soigneux et entraîné.
  • Une altération du transplant peut survenir et obliger le chirurgien à changer de technique opératoire.

 

Les complications après l’opération de ligamentoplastie de genou :

  • Les complications thrombo-emboliques : les phlébites ne sont pas spécifiques de l’arthroscopie. Elles sont très rares (0,12%) malgré le traitement anticoagulant préventif. Elles peuvent entraîner des embolies pulmonaires exceptionnellement mortelles (0,003%).
  • L’arthrite : c’est une infection post opératoire de l’articulation. La fréquence est rare (moins de 0,5% de toutes les arthroscopies). Le traitement nécessite une nouvelle intervention, un lavage arthroscopique de l’articulation et un traitement antibiotique adapté.
  • L’hémarthrose : c’est la survenue d’un épanchement sanguin important et douloureux dans l’articulation. Rare (0,5%), son traitement peut nécessiter une ponction, plus rarement un lavage.
  • Un épanchement non sanguin de l’articulation est possible, souvent du à une reprise trop rapide de l’activité. Sa persistance peut parfois nécessiter une infiltration intra articulaire.
  • Une tuméfaction localisée sur la cicatrice est possible. La guérison spontanée est habituelle. Exceptionnellement un geste chirurgical d’excision est nécessaire.
  • Une rupture secondaire du transplant peut se produire.
  • Il peut parfois se former un tissu cicatriciel à l’intérieur du genou pouvant entraîner des douleurs et une limitation des mobilités après quelques mois.

Les soins post-opératoires : Des médicaments anti-douleurs peuvent être utiles les premiers jours. Les médicaments fluidifiant le sang pour diminuer le risque de phlébite et d’embolie pulmonaire ne sont généralement nécessaires que pendant une huitaine de jours. Une vessie de glace pourra être appliquée sur le genou plusieurs fois par jour pendant 20 ou 30 minutes. Le chirurgien pourra prescrire des soins de cicatrice à faire par une infirmière à domicile 2 fois par semaine. La cicatrice devra être protégée afin de ne pas la mouiller lors des douches. Les fils de la cicatrice sont enlevés après une quinzaine de jours sauf si des fils résorbables ont été utilisés.

La rééducation : Le succès de la ligamentoplastie dépend avant tout de la capacité du patient à s’impliquer dans la rééducation post opératoire de son genou. La rééducation est entreprise dès les premiers jours après l’intervention lors de l’hospitalisation sous le contrôle d’un kinésithérapeute. Le genou est immobilisé dans une attelle amovible mais l’appui et la marche sont rapidement autorisés avec l’aide de cannes béquilles. Dès le lendemain de l’opération le kinésithérapeute effectuera les premiers mouvements du genou. La rotule sera mobilisée et le renforcement des muscles de la cuisse débutera progressivement. La rééducation se poursuivra après votre sortie selon un programme précis établi par votre chirurgien et pourra se faire soit dans un centre de rééducation soit avec un kinésithérapeute proche du domicile. La rééducation devra être poursuivie régulièrement et pendant plusieurs semaines.

La reprise des activités : La marche est progressivement reprise au 2ème jour. Pendant les 3 à 4 premières semaines, la marche s’effectuera avec l’aide d’au moins une canne béquille. L’attelle doit être conservée 3 à 4 semaines mais seulement pour la marche, elle est retirée pour les exercices de rééducation et lors du repos. Au-delà des 4 premières semaines, la marche sans canne et sans attelle est possible. La conduite automobile l’est également. La reprise d’une activité domestique sédentaire est en général rapidement possible en quelques jours. Le retour au travail dépend du type d’activité professionnelle. Un employé de bureau peut reprendre dans les 45 jours qui suivent, mais pour un travailleur de force la reprise du travail se fera entre le 2 ème et le 3 ème mois. A partir du 3 ème mois et seulement après le feu vert du chirurgien vous pourrez reprendre quelques activités de footing en ligne, de natation ou de vélo.Les sports de pivot (football, tennis, ski etc…) ne seront repris qu’entre le 6 ème et le 9 ème mois et après une phase d’entraînement progressive.

– Les résultats après l’intervention : Le chirurgien vous donnera un premier commentaire et vous serez amené à le revoir en consultation. Il enverra également son compte rendu définitif à votre médecin traitant dans les plus brefs délais. En général, les douleurs du genou disparaissent assez rapidement. On peut parfois retrouver quelques douleurs peu importantes ou gonflement résiduels qui disparaîtront rapidement avec la prise d’antalgiques et le glaçage du genou. Le genou va redevenir stable, c’est-à-dire qu’il tiendra bien rapidement dans la vie de tous les jours et ne lâchera plus. Il faut garder à l’esprit que l’état des muscles autour du genou et particulièrement du muscle de la cuisse (le quadriceps) doit être parfait avant de reprendre la pratique des sports. Le ligament remplacé, même s’il a retrouvé les propriétés analogues au ligament d’origine, n’est pas indestructible et un traumatisme peut le rompre. La fonction du genou est habituellement parfaite pour une vie sédentaire et de loisirs peu violents, la reprise du sport pourra se faire quasiment au même niveau qu’auparavant mais il faudra rester vigilant aux risques que représentent les sports avec mouvements de pivot du genou. Autant dire que si vous n’êtes pas un sportif professionnel, avec les motivations que cela comporte, il sera préférable de ne pas se « donner à fond » pour ne pas risquer d’abîmer son transplant. La reprise d’autonomie pour une vie quotidienne et professionnelle normale est habituellement rapide (quelques semaines) et complète.

La consultation de controle et le suivi : Le patient reverra son chirurgien autour de la 3 ème semaine après l’arthroscopie du genou. L’examen vérifiera l’état des cicatrices et s’assurera que la fonction du genou récupère correctement. D’autres consultations étalées sur plusieurs mois vérifieront les progrès réalisés dans la rééducation. Il ne faut pas hésiter à faire appel à votre chirurgien si des douleurs ou des problèmes anormaux (genou rouge, chaud et anormalement douloureux, problèmes de cicatrice) surviennent dans les jours suivants l’intervention chirurgicale.

Dernière mise à jour: 13 février 2013